96                          RECHERCHES SUR MOLIÈRE.
mari1. Le 9 août 1669, c'est encore Molière qui paye de ses de­niers une dette de son re, mort quelques mois avant, dette que ni son frère Jean Poquelin le jeune, ni son beau-frère Boudet, engagés avec Poquelin le père, n'avaient pu acquitter*. Après le contrat souscrit par Lulli pour les onze mille livres qu'il a empruntées à Molre3 et le testament de Madeleine Béjard4, viennent les papiers qui correspondent à la dernre année de la vie de Molière. Ce sont : une quittance donnée, le 3 avril 1672, par Vouet, procureur au Châtelet, qui a ru de Molière « trente-trois livres pour produire contre les hé­ritiers Anne Tassin5; » puis les quittances des propriétaires des maisons d'Auteuil, de la rue Saint-Thomas du Louvre et de la rue Richelieu6 ; puis encore un prêt de onze cents livres fait au beau-frère Boudet par écrit sous seing privé7; puis un autre prêt de deux cents livres fait à Pierre Battas, huissier de salle du prince de Condé et demeurant à Auteuil8; puis un autre prêt de sept cents livres au libraire Jean Ribou, qui avait publié plusieurs comédies de Molre9, et encore un autre prêt de huit cent trente livres à Mlle de Brie10 ; puis enfin des quittances de fournitures et ouvrages faits pour Molre et sa femme, et « un extrait tiré des tablettes dudit défunt contenant plusieurs articles de ce que ledit feu sieur Molière a déboursé pour ses meubles11. » Mais on n'en a pas encore fini avec tout l'argent prêté par Molre ; Baron lui doit trente livres, le comédien Beauval et sa femme lui en doivent cent dix, et il n'est pas jusqu'à la jardinre d'Auteuil, la Raviguotte, à qui Molière n'ait prêté aussi cent dix livres. On voit avec quelle facilité le poëte dispose de son argent, souvent mème sans ru, et il n'y a rien d'extraordinaire à ce qu'on ne trouve pas chez lui les trente mille livres de rente
I.  Cote quatre et document n° XXXV. — 2. Cote trois.
3.  Cote deux et document n° XXXVIII.
4.  Cote dix-huit et document n° XL. — 5. Cote douze.
6. Cotes dix-sept, onze et quinze. 7. Cote huit. — 8. Cote cinq. 9. Cote neuf. — 10. Cote dix-neuf.
II.  Cotes quatorze et vingt.